Le vote d’extrême droite n’est pas toujours un vote raciste : il peut être l’expression d’un profond sentiment d’abandon. Mais quand le ressenti devient haine, quand la peur est utilisée comme une arme politique, c’est la démocratie elle-même qui vacille. Car derrière les discours de « protection » et les promesses de « redressement national », se cache une idéologie dangereuse : celle du rejet, de l’exclusion et de la haine.
Oui, contester, résister, refuser l’injustice, c’est notre droit, et notre devoir de citoyens. Mais aucune cause ne justifie le racisme, le nationalisme agressif, la violence identitaire. Ils ne protègent personne. Ils détruisent la fraternité, brisent les solidarités et préparent le terrain au recul des libertés.
L’idéologie d’extrême droite, banalisée, fragilise nos valeurs communes. Elle oppose les citoyens entre eux, réduit la complexité du monde à des boucs émissaires et sape la confiance dans le pluralisme. En se nourrissant des angoisses sociales et des peurs culturelles, elle installe l’idée qu’il faudrait choisir entre sécurité et liberté, entre identité et solidarité. Or, céder à cette logique, c’est ouvrir la porte à l’autoritarisme et au recul démocratique. L’idéologie d’extrême droite prospère sur la peur, manipule la détresse, détourne la colère vers les plus vulnérables. Elle installe le poison du « nous contre eux », condamnant l’espoir collectif à la division.
Nous avons choisi une autre voie : la résistance par la connaissance et l’action. Nous refusons la banalisation de l'idéologie d’extrême droite et la normalisation de son discours. Nous voulons comprendre ses mécanismes, exposer ses mensonges, dévoiler ses stratégies de peur. Pour que personne ne puisse dire : « on ne savait pas ».
Résister, c’est refuser de se taire. C’est dénoncer les discours de haine, c’est répondre par la raison et la solidarité à ceux qui attisent la peur.
Comprendre, c’est se donner les moyens de démanteler la propagande, de séparer les faits des fantasmes, et de raviver l’intelligence collective contre la manipulation.
Agir, enfin, c’est porter la lutte partout : dans nos familles, nos quartiers, nos lieux de travail, les écoles, les associations, les réseaux... Faire entendre une autre voix, celle de la justice, de l’égalité et de la dignité humaine.
Parce que chaque silence face à la haine renforce l’intolérance.
Parce que comprendre, c’est déjà résister.
Et que résister, ensemble, c’est déjà bâtir un autre avenir.